Moisissures dans les logements : un risque accru à l’automne et en hiver

L’automne et l’hiver sont des saisons au cours desquelles de nombreux logements voient apparaître des problèmes d’humidité et de moisissures. L’automne, marqué par une humidité ambiante plus élevée et des pluies fréquentes, s’accompagne d’un séchage plus difficile des matériaux et du linge. L’hiver, quant à lui, est une saison froide où les occupants réduisent souvent l’aération pour conserver la chaleur, ce qui entraîne une accumulation d’humidité dans l’air intérieur. Ces conditions combinées offrent aux moisissures un environnement particulièrement favorable pour se développer.

moisissures en automne et en hiver

Pourquoi les moisissures prolifèrent-elles en automne et en hiver ?

Les moisissures sont des champignons microscopiques qui se développent dès que trois conditions sont réunies :

  • humidité excessive,
  • température adaptée (généralement entre 15 et 25 °C, typiques des intérieurs chauffés),
  • manque de renouvellement de l’air.

En automne, la pluie et la condensation augmentent le taux d’humidité ambiant. Le linge séché à l’intérieur, les fenêtres rarement ouvertes par peur du froid, et parfois des défauts structurels comme des infiltrations d’eau ou des ponts thermiques, viennent amplifier cette humidité.

En hiver, le chauffage accentue le contraste entre l’air froid extérieur et l’air chaud intérieur. La vapeur d’eau produite par la cuisine, les douches ou la simple respiration des occupants condense sur les parois froides (vitres, angles de murs, murs mal isolés). Si l’air intérieur n’est pas correctement renouvelé, cette humidité s’accumule et crée des zones favorables à la croissance fongique.

Les conséquences de l’apparition de moisissures

Les moisissures dans les logements ne sont pas de simples désagréments esthétiques. Elles représentent :

  • un risque sanitaire : elles libèrent des spores et parfois des mycotoxines pouvant provoquer allergies, irritations respiratoires, asthme ou affaiblissement du système immunitaire. Les enfants, les personnes âgées et les individus souffrant de maladies chroniques sont les plus vulnérables.
  • un risque pour le bâtiment : les moisissures dégradent les matériaux, fragilisent les revêtements, endommagent les boiseries et peuvent entraîner des coûts de rénovation élevés.
  • une gêne quotidienne : odeurs persistantes de moisi, sensation d’air lourd et perte de confort de vie.

Les principaux types de moisissures rencontrées dans les logements

Certaines espèces de moisissures sont plus fréquentes dans les habitations, surtout celles mal aérées :

  • Cladosporium : souvent noire ou brun foncé, elle apparaît sur les fenêtres, les murs et les tissus.
  • Penicillium : verdâtre ou bleuâtre, elle se développe sur les papiers peints, les isolants humides et les aliments.
  • Aspergillus : moisissure grisâtre ou noire, pouvant se former sur les murs humides et connue pour ses spores très volatiles. Certaines souches produisent des toxines dangereuses pour la santé.
  • Alternaria : généralement noirâtre, elle se développe dans les pièces très humides comme les salles de bains et près des infiltrations d’eau.
  • Stachybotrys chartarum (ou « moisissure noire toxique ») : rare mais redoutable, elle apparaît sur les matériaux riches en cellulose (bois, plâtre) fortement imbibés d’eau. Elle est associée à des troubles respiratoires sévères.

La présence répétée de ces moisissures doit alerter, car elle traduit toujours un excès d’humidité.

Recommandations pour éviter l’apparition et le développement de moisissures

Pour prévenir efficacement les problèmes de moisissures en automne et en hiver, plusieurs mesures simples et concrètes peuvent être mises en œuvre :

  • Aérer quotidiennement : Ouvrir les fenêtres au moins 10 minutes par jour, même en hiver, permet de renouveler l’air intérieur et de chasser l’humidité. L’idéal est de créer un courant d’air entre deux ouvertures opposées.
  • Utiliser la ventilation mécanique : Vérifier le bon fonctionnement des systèmes de ventilation (VMC). Nettoyer régulièrement les grilles d’aération et ne jamais les obstruer.
  • Limiter les sources d’humidité : couvrir les casseroles pendant la cuisson, utiliser une hotte aspirante, mettre en marche le ventilateur de la salle de bain après la douche, et éviter de sécher le linge dans les pièces de vie sans déshumidificateur.
  • Maintenir une température homogène : chauffer régulièrement les pièces permet d’éviter la condensation sur les parois froides. Une température intérieure autour de 19-20 °C est recommandée.
  • Traiter rapidement les infiltrations d’eau : réparer les fuites de toiture, de canalisation ou de joints de fenêtres pour éviter les zones humides persistantes.
  • Contrôler l’humidité avec un hygromètre : L’humidité ambiante est un très bon indicateur du risque moisissure un taux idéal se situe entre 40 et 60 %. En cas de dépassement fréquent, l’usage d’un déshumidificateur peut s’avérer utile.
  • Surveiller les zones sensibles : angles de murs, rebords de fenêtres, placards collés aux murs extérieurs, pièces en sous-sol. Ce sont souvent les premiers endroits où les moisissures apparaissent.
  • Traiter l’air intérieur : Indispensable lorsque des moisissures sont présente, la purification de l’air avec des filtres HEPA et charbon actif est efficace pour éliminer les spores de moisissure, les odeurs et les mycotoxines.

L’automne humide et l’hiver froid créent des conditions favorables au développement des moisissures, surtout lorsque les logements sont mal aérés. Ces champignons, loin d’être anodins, menacent à la fois la santé des occupants et l’intégrité des bâtiments. Identifier les principaux types de moisissures rencontrées, comprendre leurs conditions de croissance et adopter des gestes simples de prévention — aération quotidienne, gestion de l’humidité, contrôle des infiltrations — sont essentiels pour maintenir un logement sain. La clé reste le renouvellement de l’air, indispensable même en période froide, car un logement bien ventilé est le meilleur rempart contre les moisissures.

Crédit photo de Jezael Melgoza sur Unsplash