Les bons gestes pour une bonne qualité de l’air intérieur : Prévenir, Aérer, Traiter
Respirer un air sain n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Nous passons en moyenne plus de 80 % de notre temps dans des espaces clos – logements, bureaux, écoles – où l’air peut être 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI).
Les polluants invisibles présents dans nos logements (composés organiques volatils, particules, allergènes, moisissures) peuvent provoquer fatigue, irritations, allergies, asthme, voire des maladies chroniques.

La bonne nouvelle, c’est que des gestes simples permettent d’améliorer considérablement la qualité de l’air intérieur. Voici les trois piliers d’un air plus sain au quotidien : éliminer les sources, aérer et ventiler, puis traiter l’air.
Identifier et éliminer les sources de pollution : Une priorité
Avant de chercher à purifier l’air, il faut s’attaquer à la racine du problème : les sources de pollution.
Celles-ci sont multiples et souvent invisibles et affectent la qualité de l’air intérieur.
Les matériaux de rénovation et de décoration impactent la qualité de l’air intérieur
Peintures, vernis, colles, solvants, revêtements de sol, moquettes ou panneaux de particules émettent des composés organiques volatils (COV) tels que le formaldéhyde, le toluène, le xylène ou le styrène.
Ces substances irritent les voies respiratoires et, pour certaines, sont cancérogènes ou neurotoxiques.
Les produits récents continuent à émettre des COV pendant plusieurs semaines après leur pose.
Les bons réflexes
- Choisir des produits étiquetés A+ ou certifiés Écolabel Européen / NF Environnement.
- Aérer longuement pendant et après tout chantier ou rénovation.
- Éviter d’installer les enfants dans leur chambre juste après les travaux, il est recommandé d’attendre plusieurs semaines
- Eviter d’effectuer des travaux pendant une grossesse, les polluants chimiques peuvent impacter le développement de l’enfant à naître.
Le mobilier et les textiles
Les meubles neufs en aggloméré ou MDF, les matelas, rideaux et tissus d’ameublement peuvent dégager des COV et des retardateurs de flamme. Les plastiques souples contiennent souvent des phtalates, classés perturbateurs endocriniens.
Les bons réflexes
- Préférer le bois massif non traité et les matériaux naturels.
- Laisser les meubles neufs dans une pièce ventilée plusieurs jours avant de les installer dans les pièces à vivre.
Les produits ménagers et désodorisants
Nettoyants, sprays, bougies parfumées et encens émettent des terpènes, formaldéhyde, ammoniums quaternaires, éthers de glycol, parfois plus nocifs que la pollution extérieure.
Les bon réflexes
- Éviter les produits parfumés, les sprays et les désinfectants superflus
- Eviter les produits ménagers avec des pictogrammes de risque
- Utiliser des solutions naturelles beaucoup plus saines comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon noir
- Limiter l’utilisation des huiles essentielles car elle produisent une pollution importante de l’air intérieur avec des COV comme les terpènes qui irritent les voies respiratoires
- Aérer pendant le ménage
Autres sources fréquentes de pollution de l’air intérieur
- Fumée de tabac (riche en benzène, formaldéhyde, particules fines)
- Appareils à combustion mal ventilés (poêles, cheminées, gazinières) ou défectueux
- Les produits cosmétiques
- Les literies, tapis et moquettes qui accueillent des acariens responsables d’asthme et d’allergies respiratoires
- Une humidité élevée (supérieure à 60%) favorise le développement des moisissures, notamment le linge qui sèche, la cuisine, la condensation sur les parois froides, la douche.
Aérer et ventiler : le geste le plus simple et le plus efficace pour une bonne qualité de l’air intérieur
L’air intérieur se charge rapidement en polluants, même sans activité particulière. Contrairement aux idées reçues, l’air extérieur est souvent moins pollué que l’air intérieur, surtout en dehors des axes routiers.
Pourquoi aérer ?
L’air extérieur étant moins pollué que l’air intérieur, aérer permet de diluer les polluants, d’évacuer l’humidité et le dioxyde de carbone, et de faire entrer de l’air neuf.
En seulement 10 minutes d’aération, le renouvellement d’air peut diviser par deux la concentration de COV et de particules.
Comment bien aérer ?
- 10 à 15 minutes matin et soir, même en hiver.
- Ouvrir grand les fenêtres de plusieurs pièces simultanément pour créer un courant d’air.
- Éviter d’aérer en plein pic de pollution extérieure ou à proximité du trafic routier.
Ventiler au quotidien
La présence d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) assure un renouvellement d’air permanent. Attention cependant, une VMC mal entretenue peut au contraire devenir une source de pollution en plus d’augmenter sa consommation énergétique.
Les bon réflexes
- Ne jamais obstruer les grilles d’aération.
- Nettoyer les bouches d’extraction tous les 3 mois.
- Vérifier le bon fonctionnement du système au moins une fois par an.
Traiter l’air intérieur : Une action curative et préventive pour une bonne qualité de l’air intérieur
Lorsque les sources sont identifiées et l’aération régulière, il est possible d’aller plus loin avec des solutions de traitement de l’air, notamment lorsqu’il n’est pas possible d’éliminer une source de pollution. Le traitement de l’air avec un purificateur d’air intérieur permet a d’éviter l’accumulation de polluants dans l’air intérieur.
Les purificateurs d’air équipés de filtres HEPA et charbon actif sont les plus efficaces :
- Le filtre HEPA capture les particules fines, allergènes, spores de moisissures et poussières.
- Le charbon actif adsorbe les composés organiques volatils (COV), les odeurs et la pollution chimique.
Important à savoir
Ces dispositifs ne remplacent jamais la ventilation. Ils doivent être utilisés en complément, dans des pièces régulièrement aérées.
La pollution s’accumule sur les filtres et il est important de les changer régulièrement afin de conserver l’efficacité du purificateur d’air dans le temps.
Des plantes dépolluantes pour améliorer la qualité de l’air intérieur ?
Contrairement aux arguments marketing, leur effet est essentiellement décoratif : elles peuvent absorber une petite quantité de COV, mais leur impact réel sur la qualité de l’air intérieur reste très limité. Par ailleurs, le substrat est continuellement humide et favorise le développement des moisissures.
En conclusion, une bonne qualité de l’air intérieur repose sur trois principes simples :
- Éliminer les sources de pollution (choisir, remplacer, simplifier).
- Aérer et ventiler régulièrement, même quelques minutes par jour.
- Traiter l’air si nécessaire, avec des solutions adaptées et entretenues.
Ces gestes, à la fois simples et économiques, permettent de réduire durablement l’exposition aux polluants invisibles et d’améliorer la santé des occupants, en particulier celle des enfants, plus vulnérables.
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